
Avec le retour du soleil, nombreux sont les citadins qui ont envie de se mettre au vert. Plusieurs possibilités s’offrent à eux : la traditionnelle balade en forêt, le farniente dans les parcs… Et l’écovolontariat !
Une manière ludique et utile de profiter de la nature tout en la protégeant. Jeunes, actifs ou retraités, en famille, entre amis ou seul…, tout le monde peut devenir écovolontaire, sans compétence particulière.
L’écovolontariat désigne toute action bénévole de terrain, au service de la protection de l’environnement. Chaque année, cela représente ainsi des milliers de jours offerts par des anonymes pour des activités d’entretien d’espaces naturels, d’écoconstruction, de suivi et de protection d’espèces animales et végétales… Leur participation est essentielle à la bonne marche et parfois à l’existence même de nombreux programmes de conservation. Les budgets octroyés pour la protection de la nature sont en effet souvent insuffisants et les structures ont besoin d’aide, tant au niveau financier qu’humain, pour être en mesure de poursuivre leurs activités. Une démarche utile mais encore mal connue que la Fondation pour la nature et l’homme (FNH, créée par Nicolas Hulot) et l’association À Pas de Loup (APL) ont décidé de soutenir en lançant, il y a tout juste un an, le site www.jagispourlanature.org. En quelques clics, le grand public peut y trouver gratuitement les actions d’écovolontariat proposées par soixante et un gestionnaires d’espaces naturels et associations, en France métropolitaine et dans les départements et collectivités d’outre-mer. Plus de mille cinq cents personnes sont déjà inscrites comme écovolontaires sur le site www.jagispourlanature.org. Lorsque l’internaute se porte volontaire pour une action, il est alors directement mis en lien avec la structure qui l’organise.
Une heure, une journée, un week-end
Chacun donne le temps qu’il souhaite et choisit l’activité qui lui convient le mieux. Les actions déposées par les associations et gestionnaires d’espaces naturels doivent entrer dans le cadre de la charte de l’écovolontariat, définie par la FNH et APL. Le grand public peut ainsi trouver six grands types d’action :
– Le chantier nature
Il regroupe cinq à vingt personnes, à une date et à un endroit donnés, pour une durée qui varie d’une demi-journée à plusieurs semaines. L’objectif est le plus souvent l’entretien, la gestion et l’équipement d’espaces naturels : restauration de berges, création de mares, pose de clôtures ou de passerelles…
– La mission de conservation et de protection d’espèces animales ou végétales
Le volontaire vient en assistance à un programme scientifique ou de conservation d’espèces. Il intervient soit dans le cadre d’un centre de soins d’animaux (nourrissage, soins…), soit dans le cadre d’activités de suivi et de protection d’espèces (observation, comptage, mise en place d’outils de protection des espèces en voie de disparition…).
– Les missions liées à l’agriculture et au pastoralisme
Il s’agit d’actions visant à maintenir certaines activités favorables à la biodiversité : aide aux bergers, bénévolat dans des fermes en agriculture biologique ou écoconstruction…
– Les activités de suivi et d’observation citoyenne (sciences participatives)
Il s’agit de rejoindre un réseau d’observateurs d’une espèce animale ou végétale, de relever régulièrement des indices précis et d’envoyer les résultats par Internet au Muséum national d’histoire naturelle, à une université, etc. Les données sont ensuite traitées pour faire avancer les connaissances sur la biodiversité.
– Les actions sur le terrain de sensibilisation du public (ou « ambassadeur nature »)
Chargé d’une mission d’animation et de sensibilisation du public, sur le terrain et sur une problématique donnée, le volontaire devient, pour quelques jours, l’ambassadeur de la structure qui fait appel à lui. Après avoir bénéficié d‘une formation, il agit individuellement ou en petits groupes, pour transmettre un message de protection de l’environnement.
– La surveillance et les interventions en lien avec les atteintes à l’environnement
Les volontaires s’engagent à surveiller les atteintes à la nature (décharges sauvages, pollutions, etc.) et à alerter les structures de protection de l’environnement référentes pour qu’elles puissent agir rapidement. Les missions d’intervention concernent notamment les actions de nettoyages des berges, des plages, des montagnes…
Une occasion de s’enrichir
Cette approche est aussi un bon outil d’éducation à l’environnement permettant un engagement écocitoyen concret et une source d’apprentissage, d’échanges, et d’enrichissement personnel pour le volontaire. Le bénévole-écovolontaire accomplit un acte citoyen et solidaire et, par son action, il est essentiel à la bonne marche de nombreux programmes de conservation et de structures de protection/gestion de la biodiversité.
Pourquoi agir ?
Pour voyager différemment, non dans la surconsommation de lieux différents, mais dans l’approfondissement d’une région, d’un site, d’un écosystème et des relations humaines avec les acteurs qui s’y impliquent ; pour bénéficier de l’expérience et du savoir-faire de spécialistes pour découvrir l’environnement alentour et apprendre à observer ; pour apporter une contribution directe à la préservation de la biodiversité, se responsabiliser vis-à-vis de l’environnement, agir en tant qu’écocitoyen ; pour offrir de son temps et de son énergie au bénéfice d’un projet d’intérêt général, redonner du sens à ses actes ou à ses vacances ; parce qu’une action d’écovolontariat, c’est aussi un moment de convivialité, d’échanges, de partages et de rencontres intergénérationnelles et interculturelles. C’est aussi un lieu de vie collective et de travail en équipe, enrichissant à tout point de vue.
Car les actions d’écovolontariat sont basées sur le principe du donnant donnant. Les structures de protection de la nature bénéficient du soutien des bénévoles pour mener à bien leurs projets mais, en échange, elles forment les volontaires. En participant à un projet d’écovolontariat, le volontaire bénéficie donc d’une vraie expérience, autant humaine que professionnelle.
Informations recueillies par Emmanuelle Klein auprès de « J’agis pour la nature »